Le Royaume du Maroc comptait, à la fin de 2018, 52.000 mosquées, dont 70% dans le monde rural. La superficie totale de ces mosquées dépasse huit millions de mètres carrés, et soixante pour cent de cette superficie se trouvent dans les villes, où les mosquées sont plus spacieuses. Cinq cents parmi les mosquées des villes sont des monuments historiques, les plus anciennes remontant aux premiers siècles de l’avènement de l’Islam au Maroc. En vertu d’un Dahir Royal de 1984, toutes les mosquées du Maroc sont sous la supervision du Ministère des Habous et des Affaires Islamiques. Autrefois et de nos jours encore, la construction des mosquées était le fait de l’institution des Habous, des associations et des individus, bienfaiteurs des deux sexes. Une fois construite, toute mosquée devient, de par la loi, propriété de l’institution des Habous.
Les mosquées marocaines se caractérisent par leur architecture, en particulier par le minaret unique carré. La préservation des caractéristiques de cette architecture reste une condition sine qua non pour obtenir le permis de construire. Le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques débourse pour le fonctionnement et l’entretien des mosquées. Les particuliers aussi peuvent gérer les mosquées avec l’autorisation du Ministère tant que cette gestion n’affecte pas la neutralité de la mosquée. Au cours des dernières années, le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques a édicté des réglementations juridiques protégeant les mosquées, lors de leur construction et de leur gestion, de toute utilisation contraire à leur mission religieuse et éducative dans le respect des constantes religieuses du Royaume. Sont organisées dans les mosquées les cinq prières quotidiennes, la prière du vendredi, la prière des deux Fêtes dans certains cas et la prière des funérailles. Y sont organisés également des sermons, des cours religieux et des cours de lutte contre l’analphabétisme. On y célèbre aussi, dans certains villages, des fêtes familiales à caractère religieux.
Un patrimoine bâti emblématique
Les mosquées historiques sont réparties sur plus de 30 médinas anciennes, des milliers de ksours et de kasbahs dans les régions de Tafilalt, Ouarzazate, Figuig, Goulmim et plusieurs centaines de douars ruraux. Elles constituent un patrimoine religieux de haute valeur historique, architecturale et ornementale. Ce patrimoine revêt une spécificité hétérogène et une adaptation climatique aux milieux géographiques. En effet, les matériaux de construction utilisés sont variables selon les dynasties successives, la nature des monuments et d’une région à une autre. Ce patrimoine se caractérise par une grande variété de techniques telles que des murs en pisé, en maçonnerie de moellons, en pierre traditionnelle ; des planchers en charpente de bois à deux ou quatre pentes, en rondins ; des minarets en pierre et d’autres en maçonnerie.
Le rehaussement des mosquées
La nouvelle vision à l’horizon 2021 s’inscrit dans le cadre global des réformes initiées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, visant la préservation de nos valeurs islamiques, la sauvegarde de l’unité du rite malékite et qui appellent aussi à veiller à ce que la pratique de culte musulman dans l’ensemble des mosquées du Royaume ait lieu dans un environnement empreint de quiétude, de sérénité, de tolérance et de fraternité. Tenant compte de toutes les données, le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques s’emploie à la réalisation de onze objectifs couvrant l’ensemble des composantes du système sur lesquelles porteront les programmes, les actions et les mesures suivantes :
a – Satisfaire les besoins de la population en lieux de culte
- Consolider les acquis des programmes de construction des mosquées dans les quartiers défavorisés pour éliminer les salles de prières inadéquates à l’exercice de culte musulman.
- Construire des mosquées dans les grandes villes du Royaume qui connaissent une absence ou un manque de lieux de culte.
- Garantir une répartition équilibrée de l’offre en lieux de culte entre les milieux urbains et ruraux.
- Assurer le respect des normes urbaines en matière d’équipements des lieux de culte dans les nouvelles zones ouvertes à l’aménagement urbain.
- Préserver les spécificités architecturales de la mosquée marocaine dans les nouveaux projets de construction.
b – Mise à niveau du parc existant
- Poursuivre la mise en œuvre des processus du contrôle permanent des bâtiments des mosquées.
- Consolider les acquis des programmes de la mise à niveau des mosquées fermées.
- Mettre en œuvre un plan de gestion de la maintenance.
c – Rendre les services des lieux de culte diversifiés et de qualité
- Réunir les conditions de l’utilisation de sécurité, de santé et de confort pour l’exercice du culte dans de bonnes conditions.
- Assurer la neutralité des mosquées.
- Améliorer les méthodes et les techniques de gestion des mosquées.