Le nombre d’imams correspond à celui des mosquées, c’est-à-dire 52.000, auxquels il faut ajouter d’autres préposés religieux, comme les prédicateurs et les muezzins, les personnes chargées du nettoyage et de l’inspection des mosquées. Dans le passé, il était de coutume que l’imam reçoive pour sa mission de l’assemblée du village, chaque année, outre sa provision quotidienne en vivres, une contrepartie en nature ou en argent. Cette contrepartie s’appelle la « clause ». Dans les villes, c’est l’institution des Habous qui se chargeait de rémunérer les imams. Aujourd’hui, tous les imams reçoivent du Ministère des Habous et des Affaires Islamiques un subside mensuel, avec une couverture médicale complète et des services sociaux fournis par la «Fondation Mohammed VI pour la Promotion des Œuvres Sociales des Préposés Religieux». Un petit pourcentage d’imams reçoit des récompenses de bienfaiteurs, sans que ceux-ci s’immiscent dans le contenu de leur mission d’imams et de prédicateurs. Un certain nombre d’imams s’acquittent, en plus de leur mission de diriger les prières, ils enseignent le Coran aux enfants.
Dans le milieu rural, ce sont les imams des prières quotidiennes qui prononcent le sermon de la Prière du Vendredi. Par contre, dans les grandes mosquées des villes, ce sont souvent des non-imams, pour la plupart des enseignants, des juges, et des gens de professions libérales, qui s’en chargent. Pour effectuer leur mission dans les meilleures conditions, les imams, les prédicateurs et les prêcheurs suivent les directives du «Guide de l’Imam, du Prédicateur et du Prêcheur », établi par le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, et revu et recommandé par le Conseil Supérieur des Ouléma. Il existe une disparité du niveau scientifique entre les imams. Autrefois, la condition minimale était que l’imam mémorise le Coran et qu’il connaisse les règles de la direction des prières. Aujourd’hui, le niveau général des imams s’est élevé. En effet, les nouveaux imams sont tenus d’être recommandés par un Conseil Local des Ouléma qui leur fait passer un examen. Par ailleurs, les nouveaux imams sont des jeunes. Le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques organise pour tous les imams qui travaillent dans les mosquées du Royaume des sessions de formation continue qui ont lieu deux fois par mois, le premier et le troisième samedi.
Les prédicateurs de la Prière du Vendredi sont libres de choisir les sujets de leurs sermons. Parfois, c’est le Ministère qui s’en occupe quand il s’agit d’un thème qui sensibilise toute la population comme par exemple la vaccination contre les maladies contagieuses ou la prévention des accidents de la route ou encore des sujets relatifs à l’environnement. Selon la tradition du Prophète, le Sermon du Vendredi est l’énoncé des dispositions de la religion et l’appel à agir conformément à ces dispositions dans les actes de culte, dans les relations avec autrui et dans son éthique, de sorte que le prédicateur peut toucher à tous les sujets en se référant au Coran et à la Tradition du Prophète, à condition qu’il évite de nommer les personnes et de parler de sujets qu’il ne maîtrise pas. Le Sermon du Vendredi est prononcé chaque semaine dans plus de 23.000 mosquées, ce qui signifie que le nombre de sermons dépasse chaque année le million. Le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques ne relève dans le contenu de ces sermons que peu de cas d’un écart du cadre religieux, dus à l’utilisation du style ordinaire de la presse. Et généralement, le concerné s’excuse en disant que ce qu’il a voulu dire n’est pas ce qui a été compris.